Grèce - Destination Météores

Tout en douceur, le ferry se faufile entre les îles grecques. Après 24 heures d’une traversée reposante, le bateau déverse sa foule bigarrée dans une pagaille contrôlée. Dès la sortie du port, une route poussiéreuse et ridée nous arrache du brouhaha. Une côte accidentée annonce les monts du Péloponnèse...
Une courte liaison d’une quinzaine de kilomètres seulement rallie l’hôtel. Face au couchant, la piscine se fond dans les flots bleutés de l’Adriatique… Sur la plage, des pins s’arc-boutent sur la mer pour y tremper quelques branches. C’est le décor de notre première soirée sur le sol grec.
Nuitée à l'hôtel.

Dès les premiers tours de roues, des collines boisées aux parfums d’herbes aromatiques moutonnent jusqu’à l’horizon. On hume les odeurs et l’air pur. On déguste notre liberté. De temps à autre, le serpent asphalté se mue en un chemin facile d’accès qui nous ballotte sous des senteurs enivrantes de figuiers et d’eucalyptus mêlés.
Après le lac Pinios, une petite piste bien roulante déambule dans la terre rouge à travers les chênes séculaires, nous transposant illico sur la latérite d’Afrique Équatoriale !
En bordure de torrent, zigzaguant jusqu’à Klitoria, une route minuscule se tord le cou à l’ombre d’arbres remarquables, des érables et des platanes pour la plupart.
Après la cascade, la piste grimpe résolument en se faufilant sous une large variété de résineux : douglas, sapins, épicéas... Et puis, d’un bond, nos pérégrinations du jour enjambent le canal de Corinthe pour s’échouer sur les sables de Loutraki.
Nuitée à l'hôtel.

Waooouh, c’est tellement beau qu’on n’avance pas ! Le point de vue, le cadre, sont chaque fois plus éblouissants. Quelle étape !
Les pistes sont belles, douces, onctueuses, évidentes… Celle que nous empruntons maintenant, dans le ciel, surplombe une incroyable baie turquoise. Ça existe vraiment un truc pareil ?
Le soleil cogne. Mais, rusé, notre tracé s’éclipse régulièrement dans la fraîcheur des sous bois. Mis à part quelques rapaces qui tournoient sur nos casques, c’est désert. Une sorte de paradis terrestre...
Dans un yo-yo incessant, le parcours s’élance sur les crêtes pour replonger aussitôt... Gorgé d’iode, il reprend alors son élan et se catapulte illico sur le belvédère d’en face.
Appuyé sur le rivage de cette baie oubliée, la route danse maintenant sur une anse pardue. La baie d’Aliki se révèle.
Nuitée à l'hôtel.

L’itinéraire débarque sur le « nombril du monde » : Delphes. À perte de vue, la cité toise un relief tapissé d’oliviers bien alignés. Entre deux arêtes rocheuses, un toboggan pique à nouveau vers les eaux tièdes et bleutées. Une poignée de maisons et une cahute de pêcheur transformée en une incomparable gargote, se blottissent sur le rivage. En mezzanine au-dessus des clapotis, avec une salade grecque et quelques calamars frits en accompagnement, nous dégustons comme il se doit la douceur de vivre qui règne ici. Ah, qu’est-ce qu’on est bien…
Nuitée à l'hôtel.

Cap sur les Météores ! L’itinéraire décolle promptement pour nous entraîner dans un véritable ballet aérien à l’assaut de montagnes quasi inaccessibles. De temps à autre, un coup de sabre dans la barrière rocheuse nous permet de nous faufiler dans des gorges étriquées.
Le restaurant typique, en équilibre au dessus des ruelles d’un petit village patiné par les siècles, est, comme chaque jour, un nouveau coup de cœur. Entre deux coups de fourchette, des monts dégarnis se dressent devant nous à plus de 2 500 mètres. Ils semblent si proches dans la transparence de l’air...
Notre piste griffonne ensuite quelques arabesques sur l’alpage d’en face.
Nuitée à l'hôtel.

Perchés au-dessus d’une vallée verdoyante, construits dès le XIe siècle par des moines un tantinet farfelus, des monastères jouent les équilibristes sur de titanesques rochers aux lignes douces. Ce décor surréaliste et unique au monde laisse pantois d’admiration. Quel choc !
Notre route zigzague ensuite au pied des pitons puis s’égare dans des gorges profondes.
L’air se charge soudain d’humidité. Le vent charrie la fraîcheur d’un plan d’eau tout proche, étincelant... Là-haut sur la montagne, d’autres lueurs scintillent, nous guidant vers Kapesovo, un village extraordinaire qui aurait sa place dans un conte de fées. Ce petit hameau aux maisons de pierres semble posé sur les nuages. Loin de tout mais pas sauvage : dans un français impeccable et un accent qui chante, Elli nous reçoit dans son hôtel avec une gentillesse désarmante. Aux fourneaux, avec le même sourire, sa sœur Joana apporte la touche finale en mitonnant des plats tous plus délicieux les uns que les autres !
Nuitée à l'hôtel.

Notre petit déjeuner en terrasse est tout simplement pantagruélique et délectable. Pas un son, pas un bruissement n’émane du hameau. On voudrait figer l’instant. Mais la région nous invite à de nouvelles explorations…
On renfile nos casques. Quelques villages typiques s’accrochent encore çà et là sur des aplombs vertigineux au-dessus de défilés étriqués. Entre des cimes à près de 3 000 mètres, une petite route enjouée chatouille maintenant la haute barre rocheuse dentelée qui matérialise la frontière albanaise. Un tracé au revêtement nickel se dandine sans jamais s’accorder cinquante mètres de répit. Soudain revoici la mer à nos pieds. Comme la température remonte, un plongeon dans la Grande Bleue ne sera peut-être pas de refus…
Nuitée à l'hôtel.

L'embarquement est programmé en début de mâtiné mais il n’y a qu’une vingtaine de kilomètres à couvrir pour gagner le port. Relax. Une fois à bord, la mer d’huile invite à larguer sans plus attendre. Un alléchant déjeuner est annoncé au restaurant climatisé du pont 7. On hésite. Sur la coursive, le soleil est doux. Avec un bon bouquin, la douceur de l’air est tellement agréable…